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Interview de Brandon Gotto

Brandon Gotto, réalisateur de "Je Suis Seule" a eu la chance de répondre au questionnaire d'un jeune étudiant. Ce questionnaire étant une interview assez complète, en voici le compte rendu par écrit.

(intervieweur : Nathan Landrain)

Tout d'abord, peux-tu te présenter brièvement ?

Je m'appelle Brandon Gotto, j'ai 21 ans, je suis réalisateur.

Quel a été ton parcours scolaire et professionnel par exemple ?

Section audiovisuel en secondaires, mais j'ai appris à faire des films de manière autodidacte, selon moi c'est la meilleure école.

Pourquoi as-tu voulu devenir réalisateur ?

J'ai été traumatisé très jeune par le cinéma. C'est sans doute une séquelle.

Des événements spéciaux ont-ils orienté ce choix ? Si oui, lesquels ?

Mes premières réalisations enfantines. Quand j'ai compris que tout, absolument tout était possible à qui s’essaie à ce genre d'exercices.

Que t'apporte la réalisation de films ?

Pourquoi j'aime autant filmer, composer un cadre, assembler tout mon film au montage, retoucher la couleur ? Je ne sais pas trop. En tout cas cela m'apporte de la satisfaction ou de la frustration parfois.

Peut-on dire que cela te rend heureux ?

Il n'y a pratiquement que cela qui me rend heureux. À l'exception d'une chose.

Pourquoi ?

Parce-que je pense qu'en réalité je suis un déprimé. Sans mes films je serais au fond du gouffre. Je ne sais faire que ça. Je n'aime que ça.

Y a-t-il, tout de même, des choses qui t'énervent dans cette activité ?

J'ai appris à tout apprécier en me focalisant sur une réalisation instinctive, "sur le moment".

De quoi es-tu le plus fier dans ton travail ?

Des erreurs que j'ai faites qui m'apprennent de plus en plus à chaque projet.

Inversement, quels sont les aspects dont tu es le moins satisfaits ?

Mon envie de diversité trop excessive ainsi qu'une ambition beaucoup trop naïve pour certains projet. Ces deux choses m'ont menée à une longue filmographie de projets peu sérieux avant "Je Suis Seule", même si ils ont tout mon amour. J'aimerais être ce genre d'artiste qui pond une oeuvre puissante toutes les lunes.

Maintenant, passons à une question peut-être un peu plus épineuse : te considères-tu toi-même comme un professionnel ou un amateur ?

Ni l'un ni l'autre.

Pourquoi ?

Dans la mesure ou, de base, quand je fais un film c'est pour moi même. Si les gens adhère tant mieux, si pas tanpis.

Quelle est la limite entre l'amateurisme et le professionnalisme dans ce secteur ?

Le budget, le nombre de techniciens. Je suis mon seul technicien, je n'ai pas de budget.

Que faut-il faire pour être un artiste professionnel ?

Se faire connaître en se soumettant à des contraintes atroce qu'impose certains festivals ou standards de production. Ne pas faire ce qu'on veut réellement peut nous faire connaître.

Tout le monde peut-il y arriver ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?

C'est à la portée de tous. Mais tout à déjà été fait. Je pense qu'il faut d'abord penser à soi quand on réalise des films et ensuite voir si le public est réceptif ou pas. Dans les deux cas il ne faut jamais s'arrêter de "s'exercer" en réalisant. Même si on subit des échecs. La production non-stop peut mener plus loin qu'on ne le pense.

As-tu déjà pensé à abandonner ton rêve ?

Je l'ai, en quelque sorte, déjà abandonné en plongeant dedans sans l'aide de personne et de manière autodidacte.

Ne te dis-tu pas que cela est difficile de percer dans le milieu ? Cela ne te décourage pas ?

Absolument pas. Je fais mes films pour moi avant tout. Si je perce tant mieux, si pas tanpis.

Quel métier aimerais-tu pratiquer si tu n'arrives pas à percer dans le cinéma ?

Aucun. Mais bon...

Continuerais-tu alors de tourner des films ?

Oui, une grosse partie de mon salaire partirait là dedans, peu importe les conséquences !

Tes films ont-ils des vertus "éducatives" ? Si oui, lesquelles ?

Pas du tout. Je les réalise pour moi encore une fois. Je ne veux rien enseigner à personne.

Essayes-tu de faire réfléchir les spectateurs ?

Non mais lui faire ressentir des choses intenses. Des scènes fortes, du son travaillé, de belles images. Je veux offrir au spectateur une expérience légèrement hypnotique.

Voilà, je pense que nous avons fait le tour. Je te remercie encore énormément pour cet échange !

Avec grand plaisir.


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